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Je viens de répondre au message d’une ancienne copine de bureau.
Vous pensez peut-être : « Super Axelle, mais en quoi ça me concerne ?! ».

Vous voyez, je crois profondément que chaque impair que je commets est un enseignement.
En analysant mes réactions et mes actions, je peux réfléchir à comment mieux faire la fois suivante. Comment donner un sens positif à chaque petit événement qui compose ma vie. Comment être une meilleure personne petit pas après petit pas. Pour mon propre bénéfice et celui des personnes que j’aime.

Ce billet d’humeur vous concerne aussi, si parfois, vous commettez cette erreur que j’ai faite bien souvent dans ma vie.
Et que j’ai été tentée de refaire à la réception du message de cette copine…
Vous allez comprendre.

Il se trouve que la copine en question ne m’avait pas écrit depuis plus de 7 mois. Elle n’avait pas répondu à mes derniers messages où je lui proposais que l’on se voie.

Il se trouve aussi que j’ai pour principe de ne pas m’investir dans les relations lorsqu’elles sont/deviennent à sens unique.
J’avais donc « fait une croix » sur cette relation amicale.

Alors quand j’ai reçu son message il y a quelques jours, ma première pensée a été : « Quand même, après tout ce temps sans nouvelles, elle est gonflée ! ».
Et puis, après cette première réaction instinctive, j’ai réfléchi…

J’ai compris que cette pensée venait de « l’état du moi » que l’on appelle, en analyse transactionnelle , « l’Enfant »[1].
De mes émotions anciennes, d’enfant maltraitée puis abandonnée, remontées à la surface pour m’intimer de réagir face à un supposé nouvel abandon.

kellepics / Pixabay

Mon ego blessé sonnait l’alarme pour que j’organise mes défenses. Sauf que la situation présente n’avait rien à voir avec la gravité de la situation vécue dans le passé. L’alarme était hors de propos.
Un lance-roquettes pour anéantir une mouche.

Alors j’ai continué à songer à cette copine. Aux (bons) moments que nous avions passés ensemble. Au soutien mutuel que nous nous étions apporté, ayant vécu toutes deux un burnout dans la même entreprise…

Et je me suis dit que oui, elle était gonflée… Dans le bon sens du terme.

Parce qu’il faut un certain courage pour faire le premier pas quand on se sait fautif. Pour aller vers l’autre en prenant le risque de se faire houspiller, rembarrer.
Ce risque, elle l’a pris. Elle est revenue vers moi.
Si elle est sortie de sa zone de confort pour maintenir notre contact, elle mérite une réponse qui ne soit pas juste motivée par l’orgueil ou une peur archaïque.
Et puis après tout, elle a une vie bien remplie, je le sais. Elle a des circonstances atténuantes. Le silence n’est pas un acte si dramatique.

Qu’est-ce que cela aurait apporté à notre relation que je lui reproche son absence ces derniers mois ? En quoi cela aurait-il généré du bien-être pour elle et moi ?
En rien, évidemment. Cela n’aurait été qu’une brève satisfaction un peu revancharde : « Tu m’as délaissée, alors tiens, prends ça dans les dents ! » Et vas-y que je te balance une petite pique acidulée pour bien te rappeler que tu as « fauté ».

Comme si moi j’étais vierge de toute faute !

Alors j’ai décidé de choisir le côté pur de ma force : l’accueil bienveillant et sans reproches (que je réserve néanmoins, seulement aux personnes qui le méritent 😀).

Je ne suis pas de celles et ceux qui dénigrent l’ego. Bien au contraire. Je sais que certaines émotions qu’on considère communément comme « négatives », nous insufflent la force mentale nécessaire pour passer à l’action.
Mon ego [orgueil] m’a sauvée lorsque j’ai pris mon indépendance à 17 ans et qu’il m’assurait : « Tu vas t’en sortir seule et tu ne le devras qu’à toi-même ».
Mon ego [peur] m’a aidée à trouver du travail malgré mon anxiété sociale, afin de pouvoir manger et avoir un toit.
Il a continué plus tard à m’insuffler de l’énergie quand je suivais des cours du soir, plusieurs fois par semaine, après mes journées de travail, avant de reprendre le train pendant une heure pour rentrer chez moi : « C’est un peu dur aujourd’hui, mais plus tard, ça t’aidera à obtenir une meilleure situation » [besoin de reconnaissance].

En résumé, l’ego est primordial pour assurer nos besoins fondamentaux et notre survie.
Mais l’ego ne nous aide pas, quand il nous fait accomplir des actes qui ne servent que notre amour-propre.
Dans mon exemple, une vengeance inutile… et basse.

Nous valons mieux que ça. Nous méritons de choisir l’amour.

L’amour (l’amitié n’est jamais que de l’amour sans sexe) est ce qu’il y a de plus important dans nos vie de Sensibles.
Y penser à chaque décision nous aide à donner du sens à notre vie et à agir dans l’intérêt de notre bien-être…

Et maintenant, c’est à vous 😊
Si vous pardonniez à quelqu’un qui a commis une erreur mineure à votre égard mais qui comptait pour vous avant cet « écart » ?
Ou si vous contactiez une personne que vous appréciez et à qui vous n’avez pas donné de nouvelles depuis longtemps ?

[1] L’analyse transactionnelle est un outil d’analyse et de changement en communication interpersonnelle.
L’un de ses concepts important : « l’état du moi » stipule que la personnalité d’un individu est divisée en trois parties : le Parent, l’Adulte et l’Enfant.
Chaque étape du Moi comprend un ensemble de pensées, d’émotions et de comportements lié aux différentes étapes du développement de l’individu.

Lorsqu’une personne est dans son état d’Enfant, elle peut vivre soit ses émotions présentes, soit revivre des émotions de son passé. Ce qui fait qu’une personne qui n’est pas consciente de cela, va fuir ce qui a été associé à ses souffrances, qu’il existe ou non un rapport durable entre la situation présente et la situation passée.

P.S. : voilà, le RDV est pris pour demain fin d’après-midi. Il va faire beau, on se fera un goûter délicieux en terrasse d’un petit salon de thé et on aura plein de nouvelles à se raconter.
Est-ce que ce la vie n’est pas plus agréable comme ça ?