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Chapitres

  1. Internet : ce gigantesque nœud d’interconnexions
  2. Des relations sociales bouleversées
  3. Recherche identité désespérément
  4. Double-clic et plus si affinités

Bonjour je suis Axelle et vous écoutez le podcast Sensible Révolution. Mon ambition est de vous aider à valoriser votre sensibilité et créer des relations sociales sereines, pour plus de bonheur dans votre vie.

Récemment, j’ai été contactée sur ma page Facebook professionnelle par une personne. Je lui ai consacré beaucoup de mon temps personnel pour l’aider gracieusement. Comme elle commençait à devenir envahissante, j’ai dû poser des limites. Sa réaction m’a rendu triste pour elle. J’en ai conclu que les relations sociales à l’ère d’Internet méritaient un podcast. Ce sera donc le sujet du jour.

Internet : ce gigantesque nœud d’interconnexions.

Zones lumineuses et parties obscures… Le réseau fait tellement partie intégrante de notre vie que personne ne parviendrait à s’en passer.

Au-delà d’être un fabuleux outil d’apprentissage et de découverte, la toile est aussi un gigantesque réseau de communication.

La diversité est telle que le meilleur y voisine avec le pire. Les sites de développement personnel côtoient ceux qui nous trouvent des alibis pour tromper notre partenaire.

Cette interconnexion permanente des émotions, des rêveries, des fantasmes, suscitent de nouvelles façons d’être ensemble, d’aimer, d’échanger et de souffrir.

Nous étions préparés de longue date :

  • Par le téléphone, si bien intégré dans nos vies, qu’il nous paraît naturel de nous parler sans nous voir.
  • Par l’extraordinaire essor de la photographie, depuis l’avènement de la photo numérique. Cette prédominance de l’image rend notre identité flottante et multiple.
  • Par la télévision, qui nous impose des émissions où se mélangent si bien les documents et la fiction que nous ne savons plus distinguer les uns des autres.

Des relations sociales bouleversées

Des formes de lien sociaux s’effacent, d’autres voient le jour. Des relations virtuelles se juxtaposent aux relations réelles, allant parfois jusqu’à se substituer à elles.

Si je me sens seule, grâce à Internet, je « rencontre » de nouveaux « amis » avec lesquels j’échange de petits mots affectueux sur le web. En contrepartie, il m’arrive d’être moins disponible à ceux avec lesquels je partage le même toit. Ou à l’extrême, de n’avoir aucune relation réelle. Le lointain devient proche et le proche devient lointain.

Est-ce normal que certains fassent de leurs relations virtuelles un ami ou amour à part entière, au point d’en attendre la plupart des satisfactions d’une relation réelle ?

Qu’on s’en réjouisse ou qu’on s’en inquiète, ces bouleversements montrent que nous sommes entrés dans un monde où nous pensons différemment le corps, le désir, l’autre et même la réalité.

Recherche identité désespérément

Les écrans ne nous informent plus seulement sur le monde mais aussi sur nous-mêmes.

La connaissance de soi par l’introspection, c’est-à-dire le regard intérieur que l’on pose sur soi, est remplacée par son opposé : se cerner grâce au regard des autres.

Nous pianotons sur nos claviers à la recherche d’interlocuteurs virtuels qui vont nous dire qui nous sommes. Internet est devenu un vaste marché d’identités en quête de validation.

La méthode est récente mais le désir qui l’anime est vieux comme le monde. On a toujours utilisé le regard et le jugement des autres sur soi pour se connaître.

Les échanges dessinent peu à peu un groupe d’internautes qui partagent les mêmes centres d’intérêt. Je découvre que je fais partie d’une communauté dont j’ignorais jusque-là l’existence. Je suis rassurée. Si d’autres me ressemblent à ce point, c’est bien que je suis normale, que j’ai le droit d’exister dans tous les aspects qui me caractérisent.

La communauté virtuelle a donc son utilité lorsqu’elle rassure, réconforte. Elle permet de se sentir bien dans son être, d’être accepté par des semblables.

Mais au-delà de cette nécessaire bienveillance, il s’agit parfois de propos doucereux et politiquement corrects qui caressent chacun dans le sens du poil. Mais ne font progresser personne.

Le danger de ce sentiment d’appartenance à une communauté est de refuser la différence. La confrontation avec ceux qui sont à l’extérieur de ce cercle.

Si je n’accepte pas d’être critiqué par quelqu’un qui ne va pas dans mon sens, comment puis-je recevoir des signaux sur les comportements qui sont à améliorer chez moi ?

Dans ce cas, la communauté devient inadaptée pour effectuer sa croissance personnelle. Car pour cela, il faut justement sortir de sa zone de confort. Entreprendre des actions qui demandent des efforts au départ mais qui deviendront peu à peu naturels. Jusqu’à ce que cette zone de confort s’élargisse. Ce qui permet d’intégrer de nouvelles compétences, que ce soit au niveau social ou sur d’autres plans. Puis d’aller de nouveau vers des horizons inconnus pour explorer plus en profondeur son intérieur.

C’est ainsi que l’on évolue : en se frottant à la réalité. Cette réalité qui parfois « pique » un peu. Mais qui est l’unique moyen de grandir. De s’accepter comme partie intégrante du système social auquel on appartient. C’est cette acceptation de son appartenance au monde, dans sa diversité, qui fait devenir plus sage et plus heureux.

geralt / Pixabay

Double-clic et plus si affinités

Internet a permis la création de nombreux espaces d’échange, tels que les forums ou les blogs, dont 50 millions ont été créés dans le monde depuis 2004[1]. Sans compter les sites dédiés aux rencontres amoureuses.

Ces espaces apportent de la satisfaction en permettant à chacun de se sentir à la fois unique et connectés à un grand nombre « d’amis ». Mais ils génèrent aussi des déceptions. Car le virtuel à ses règles et ses stratégies, qui sont différentes de celles du monde réel.

Les histoires d’amour ne commencent pas sur Internet (en général)

Une croyance culturelle se répand ces dernières années. Laissant penser que les sites de rencontres  sont un moyen privilégié de trouver l’amour.

Pourtant, malgré une fréquentation importante de ces sites, les utilisateurs y nouent surtout des relations éphémères. Sauf pour les couples homosexuels, qui y trouvent souvent des partenaires durables.

Selon une étude récente de l’INED[2], parmi les personnes ayant connu leur conjoint actuel entre 2005 et 2013, moins de 9 % l’ont rencontré par le biais d’un site.

Internet reste un outil efficace pour rencontrer de nouvelles personnes. Mais comme tout outil, il faut apprendre à l’utiliser correctement.

Une fois qu’on a déjoué les pièges des sites de rencontres, on peut potentiellement y trouver l’homme ou la femme de sa vie.

Cela permet aussi de rencontrer des gens qu’on n’aurait jamais croisés dans notre quotidien. Alors qu’ils habitent à proximité géographique.

Le miroir déformant

Ce qui rend compliqué les rencontres amoureuses via Internet, c’est l’incitation à montrer une image de soi lisse et parfaite. Alors que dans la vie, cette mascarade est difficile à tenir.

Pour s’inscrire sur un site de rencontre, on doit proposer une description de soi par définition, incomplète. Ce personnage formaté à coup de musique préférée ou de photo retouchée donne un aperçu biaisé à l’autre.

Ce qui rend pernicieux les conditions de la rencontre. Car lorsqu’elle intervient après de longues semaines ou de longs mois d’échanges virtuels, les deux correspondants se sont créés une image fantasmée de l’autre. La rencontre apporte forcément un décalage dans cette perception. Et avec elle, son lot de déceptions. Parce que l’un des internautes déplace sur son correspondant toutes les attentes dont son imaginaire s’est nourri, au point de perdre la notion de réalité.

Trop de virtualité conduit à l’isolement

Je pense qu’il est préférable de se rencontrer après un bref échange. Et valider cette première impression dans la réalité. En partageant des activités et en échangeant.

Sans cela, on court le risque que l’illusion de l’accord parfait, ressentie dans le virtuel, ne se trouve brisée brutalement.

Chacun retourne alors consulter le gigantesque catalogue des possibles sur son écran. Pendant ce temps, la vraie vie reste stérile et le temps passe…

Certaines personnes s’enferment malheureusement dans une communication à distance de longue durée afin de réduire le risque de rencontrer quelqu’un qui leur déplaise.

Mais cette démarche est vaine et inefficace. Car la rencontre supposée par Internet est une fausse rencontre. Et les échanges uniquement virtuels ne sont pas des relations.

Rien ne met notre esprit et notre corps en appétit.

La souplesse d’une joue qu’on embrasse, l’intensité d’un regard, les rides d’expression qui sculptent un visage et le rendent vivant, la façon de se mouvoir et de marcher, la passion d’un discours… Cette multitude de petits signaux capables de déclencher le trouble, puis le désir, sont absents.

DariuszSankowski / Pixabay

Le refus de la frustration

Les sites de rencontre ouvrent tant de possibilités que l’usager est tenté de courir plusieurs lièvres à la fois. Alors qu’il devrait consacrer son attention à faire réussir la rencontre qu’il a sous les yeux.

Certaines personnes exigent de l’autre qu’il les comble d’amour, qu’il favorise leur épanouissement sur tous les plans. Alors même qu’elles sont incapables de s’aimer elles-mêmes.

Certaines autres ne supportent pas la moindre frustration. Lorsque qu’un grain de sable se coince dans le rouage, elles sont tentées d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte.

Or, une relation solide se construit sur la durée. Elle se fortifie grâce aux échanges, aux désaccords qui permettent de mieux connaître les limites de l’autre. Aux compromis qui lui démontrent l’importance qu’il a à nos yeux.

Un(e) de perdu(e), dix de retrouvé(e)s

Bien sûr, on fait bien de quitter les violents, les manipulateurs, les tyrans, les dépressifs qui en refusant de se faire soigner, sabotent notre vie autant que la leur.

On a raison de partir lorsque les chemins parcourus sont devenus si différents que l’on n’a plus rien à partager.

Mieux vaut vivre seul que mal accompagné(e).

En dehors de ces cas particuliers, il y a danger à se séparer trop vite pour de mauvaises raisons. Parce que l’on croit que l’amour c’est être heureux tout le temps.

Et si l’on rencontre une crise de couple, c’est nécessairement la faute de l’autre.

Avec le temps, on comprend parfois que le problème venait de soi et non de cette compagne ou ce compagnon sur qui on a fait peser la responsabilité de la rupture…

L’amour et l’amitié se construisent, tout comme le bonheur. C’est un apprentissage.

La relation ne doit pas être une béquille sur laquelle on fait peser tout son poids. Mais un espace de confiance dans lequel on peut exprimer le meilleur de soi. Et partager ce qui fait le sel de la vie : les expériences et les découvertes.

Confiance-et-amour
geralt / Pixabay

Il y aurait encore beaucoup de choses à dire sur le sujet mais ce podcast a une durée limitée. N’hésitez pas à me faire part de votre intérêt, si vous souhaitez que je fasse d’autres épisodes sur les relations sociales virtuelles.

Et si vous appréciez ce podcast en général, merci de le partager autour de vous.

À mercredi prochain et d’ici-là, je vous souhaite de belles rencontres réelles.

[1] Le Monde, 07/10/2007

[2] Sites de rencontres : qui les utilise en France ? Qui y trouve son conjoint ? Une publication de Marie Bergström de 02/2016