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Introduction

Vous écoutez le podcast « Sensible Révolution ». Parce qu’il est urgent de valoriser la sensibilité dans un monde qui ne peut s’en passer.

Bonjour, c’est Axelle. J’espère que vous allez bien.

Dans l’épisode précédent, j’ai parlé de ce qui caractérise les hypersensibles. Notamment l’émotivité très forte et l’exacerbation des sens. Aujourd’hui, je vais parler de l’hyperstimulation. De quoi s’agit-il et faut-il s’en prémunir ?

La théorie de l’activation optimale 1

Les bruits forts et répétitifs, la foule, les gens agités, les incivilités, les mauvaises nouvelles sont ignorés par la plupart des gens. Mais les hypersensibles sont comme une caisse de résonance qui amplifie ces stimulations. Lorsque celles-ci deviennent trop fortes, elles génèrent du mal-être.

L’ hyperstimulation vécue par les hypersensibles correspond à une suractivation du système nerveux.

Il ne s’agit pas d’une anormalité. N’importe qui se sent mieux lorsque le niveau de stimulation est optimal. C’est-à-dire ni trop élevé ni trop bas.

En effet, quelle que soit la tâche à accomplir, l’efficacité est plus forte lorsque la stimulation du système nerveux est à ce niveau adéquat.

Ce niveau de stimulation optimal est différent suivant les personnes, dans la même situation avec les mêmes sollicitations.  Mais il est relativement constant chez une même personne. C’est donc important de connaître le vôtre.

Un niveau de stimulation trop bas vous rendra passif, éteint. L’activation permet un état de vigilance, aide à mobiliser ses ressources internes. En revanche, un niveau trop élevé sera perturbant et vous brouillera l’esprit.

Le point de fermeture

Cette hyperstimulation soulève des incompréhensions dans notre entourage. Car quelque chose qui sera modérément stimulant pour une personne peu sensible peut provoquer des réactions intenses chez un hypersensible. Jusqu’à ce que l’on appelle un « point de fermeture ».

Yvan Pavlov était un médecin et physiologiste 2 russe qui découvrit ce fameux « point de fermeture ». Il détermina que le seuil de tolérance à diverses stimulations varie selon les différences de tempérament.

Il identifia une différence entre les gens suivant la vitesse avec laquelle ils atteignent ce point de fermeture. Il en déduisit que les personnes qui atteignent le plus rapidement ce seuil de fermeture ont un système nerveux totalement différent des autres.

Qu’est-ce qu’une stimulation ?

Une stimulation est un phénomène qui éveille votre système nerveux. Elle peut être externe, comme un bruit qui vous fait sursauter. Elle peut être interne comme des émotions ou une douleur.

Elle peut être ponctuelle comme durable. Par exemple quand vous vous trouvez au milieu d’un groupe et que vous tentez de suivre toutes les conversations à la fois.

L’activation de votre système nerveux peut se manifester par différents symptômes physiques. Cela peut être votre cœur qui s’accélère, votre estomac qui se serre, des tremblements, une transpiration plus abondante.

C’est ce que nous appelons couramment le stress. Et c’est pourquoi lorsque nous évoquons le bon et le mauvais stress, nous faisons référence aux niveaux d’activation.

L’hypersensible est un félin qui s’ignore

Pour comprendre ce concept d’hyperstimulation, on peut faire le parallèle avec le comportement d’un chat.

Si un chat vient vers vous et que vous le caressez, il va généralement apprécier, ronronner et se frotter contre vos jambes.

Mais si vous allez vers lui alors qu’il est tranquille dans son coin, il n’est peut-être pas dans l’humeur adéquate.

De même, si vous touchez une zone délicate comme son ventre, il risque de ne pas apprécier.

Enfin, si vous devenez trop insistant à son goût, il risque de vous mordre ou vous griffer.

Parce qu’à force de trop le stimuler,  vous l’avez rendu nerveux. Simplement en le caressant au mauvais endroit ou au mauvais moment, alors qu’il ne réclamait pas votre attention.

Faut-il se forcer à supporter l’hyperstimulation ?

Je pense que les stimulations ponctuelles peuvent être supportées. À condition qu’elles soient suivies par des phases de retrait.

Si vous devez être confrontée à un événement trop stimulant, il faudra ensuite vous aménager un moment de repos. Vous pouvez vous promener dans la nature. Cela a généralement un effet apaisant. Vous pouvez aussi faire du cocooning chez vous avec un bon livre, de la musique douce ou toute autre activité qui vous détend.

L’hyperstimulation sur la durée me paraît plus coûteuse pour un hypersensible.

Vous pouvez par exemple travailler dans un environnement professionnel qui ne vous convient pas. Mais vous hésitez à en changer car vous craignez de ne pas retrouver facilement un travail. Ou parce que vous trouvez plus d’avantages pour l’instant à conserver celui-ci qu’à en chercher un autre.

Parfois on peut penser que l’on s’est habitué à un environnement sur-stimulant. Et un beau jour, on se retrouve totalement épuisé. On ne fait pas forcément le lien avec cette situation désagréable à laquelle on a dû s’accommoder depuis un certain temps. Et cela malgré les signaux que nous envoient notre organisme.

Les effets de l’hyperstimulation peuvent être renforcés par un environnement hostile, si vous vous sentez victime de quelqu’un d’autre. Ou si vous êtes forcés de bafouer les valeurs qui sont importantes pour vous.

C’est pourquoi, plus que quiconque, les hypersensibles doivent travailler sur leur connaissance de soi.

Vous devez prendre en compte les valeurs qui vous tiennent à cœur. Vous devez connaître votre sensibilité physique et émotionnelle, l’influence de cette sensibilité sur votre comportement, les contextes qui vous rendent nerveux ou malades.

Dans la mesure où nous passons huit heures par jour au travail, trouver un environnement professionnel où notre personnalité peut s’équilibrer est primordial.

Ce n’est pas une tâche aisée. Mais c’est possible.

Je pense que beaucoup d’hypersensibles peuvent s’épanouir en étant leur propre patron. À ce sujet, vous pouvez écouter l’épisode 5 : « Peut-on être entrepreneur lorsque l’on est hypersensible ? ».

Faites des efforts mesurés pour vous intégrer dans votre entreprise ou votre équipe. Mais n’hésitez pas à vous en extraire provisoirement. Peu importe ce que disent les autres. Quoi que vous fassiez et qui que vous soyez, vous ne plairez jamais à tout le monde. Vous devez vous aménager des temps de pause pour souffler. Cela préservera le niveau de stimulation optimal pour vous.

Dans votre vie privée, apprenez à reconnaître les situations qui vous stimulent de trop. Il y a toujours des signes annonciateurs.

En tant qu’hypersensibles, la société nous renvoie souvent une image d’anormalité.

Pourtant, reprocher à un hypersensible d’être « trop sensible » est à peu près aussi cohérent que reprocher à un aveugle de ne pas voir.

Mais il faudra s’y faire tant que ce tempérament sera ignoré du grand public.

Pour autant, je pense que nous exclure nous-même de cette société serait néfaste. Nous devons nous adapter dans une certaine mesure pour prendre la place que nous méritons.

Nous pouvons améliorer notre communication. Nous pouvons apprendre à nous relaxer. Nous pouvons renforcer notre confiance et notre estime de soi.

Mais nous devons le faire en respectant notre tempérament.

Car nous ne pouvons pas annihiler notre sensibilité. Et évidemment, ce n’est pas souhaitable. Notre sensibilité comporte plus d’avantages que de désagréments quand on sait la considérer et l’utiliser.

Nous sommes aujourd’hui le 1ᵉʳ janvier 2018. Les jours vont se rallonger et la lumière s’étendre. Une nouvelle année est toujours riche de promesses, de découvertes, de défis à accomplir.

Avant tout, je souhaite que cette année vous trouve et vous garde en bonne santé.

Je vous souhaite également d’apprendre à accepter et à aimer qui vous êtes, la part d’ombre comme le côté lumineux. La conscience et l’acceptation de soi sont les premiers pas vers la liberté.

Pour m’aider à faire connaître l’hypersensibilité au grand public, merci de commenter ce podcast sur iTunes. Et n’hésitez pas à le partager à votre entourage.

Je vous dis à bientôt pour le prochain épisode. Très bon début d’année à toutes et tous.

  1. Activation et motivation : https://www.researchgate.net publication/257762216[]
  2. La physiologie est la science qui étudie le fonctionnement d’un organe ou d’un organisme vivant.[]