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Sommaire de l’émission (chapitres)

  1. Cultiver l’envie d’être heureux avec les autres
  2. Quatre qualités indispensables pour bien communiquer
  3. La méthode infaillible pour supporter une relation toxique au travail

Ressources

Article « Les trois tamis de Socrate »

Ebook « Sérénité en société »

Introduction

Dans le précédent épisode, j’ai débuté une série sur la communication.

Je vous ai parlé de l’influence de l’empathie. Je vous ai précisé ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas, en m’appuyant sur les recherches en sciences sociales. Aujourd’hui, je vais aborder la communication pour la gestion de conflits.

Cultiver l’envie d’être heureux avec les autres

Chacun d’entre nous – je suppose – veut avoir une relation légère, joyeuse, facile avec les autres.

Et pourtant, même avec ceux que l’on aime le plus, on en est quelquefois incapables.

Le conflit pointe le bout de son nez dès le moindre désaccord. Au lieu de trouver des compromis, on s’entête, on hausse le ton. On assène notre opinion qu’on imagine sur le moment être la seule valable. On juge notre interlocuteur ou on se retire « dans sa grotte » pour bouder.

Si certains d’entre vous se reconnaissent, rassurez-vous, vous n’êtes pas seuls !

Même les meilleurs communicants peuvent se retrouver dans cette description. Au moins de temps en temps, lorsque l’énergie est diminuée, que la fatigue rend plus irritable, que la journée a été mauvaise… N’oubliez pas : nous sommes simplement des êtres imparfaits. L’essentiel est juste de faire de son mieux.

Mais revenons donc à ce désaccord qui émerge parfois même chez les meilleurs communicants. La raison en est simple : il ne suffit pas de savoir une chose intellectuellement pour arriver à l’intégrer émotionnellement.

Par exemple, tout le monde sait qu’il faut manger équilibrer, faire de l’activité physique et bien dormir pour préserver sa santé. Pourtant, ces conseils simples ne sont pas appliqués par beaucoup.

Parce qu’entre la théorie et le passage à l’action, il y a des efforts à faire. Cela s’appelle sortir de sa zone de confort. L’être humain a tendance à choisir la facilité de court terme. Alors que développer une communication adéquate demande de la pratique, de la constance. Surtout, il faut une envie profonde de vouloir de bons rapports avec les autres.

L’une des clés d’une bonne communication est là : l’envie.

Et comment avoir l’envie ? En travaillant sa bienveillance.

Comment travailler sa bienveillance ? D’abord en commençant par se connaître soi. Puis en s’acceptant tel que l’on est.

Je ne le répéterai jamais assez. Le développement personnel commence dans la connaissance et l’acceptation de soi. Si votre estime de soi est insuffisante, vous ne parviendrez pas à avoir de bons rapports avec les autres. Ou alors, vous le ferez au prix de votre souffrance, en bâillonnant vos émotions et en négligeant vos besoins. Ce sacrifice peut avoir des conséquences graves sur votre santé à moyen terme. Si vous essayez d’étouffer vos émotions, votre corps vous rappellera à l’ordre.

Dans l’ebook que je vous offre sur mon site, je vous explique à quel point le corps et l’esprit sont intimement liés. La santé de l’un ne va pas sans celle de l’autre.

Ceci dit, l’estime de soi est probablement la qualité la moins bien partagée. Elle est défaillante, absente ou fluctuante chez beaucoup de personnes. Alors gardez confiance si vous pensez en manquer. Cela se travaille. Et ça fait partie de la mission que je me suis donnée auprès de vous.

Quatre qualités indispensables pour bien communiquer

Je vais vous lire une histoire qui évoque trois des qualités qui nous évitent bien des faux pas. Que ce soit au travail, autour de la machine à café… ou dans la vie privée.

Cette histoire s’intitule :

Les trois tamis de Socrate

Socrate, le philosophe de la Grèce antique, avait une haute réputation de sagesse.

Quelqu’un vint un jour trouver ce grand philosophe et lui dit :

“Sais-tu ce que je viens d’apprendre sur ton ami ?

– Attends un instant. Avant de commencer, peux-tu me dire si tu as fait passer ce que tu vas me dire par les trois tamis ?

– Les trois tamis ?

– Le premier tamis est celui de la VÉRITÉ. As-tu vérifié si ce que tu veux me dire est vrai ?

– Non. J’en ai simplement entendu parler…

– Tu ne sais donc pas si c’est la vérité. Essayons de filtrer en utilisant un autre tamis, celui de la BONTÉ. Ce que tu veux m’apprendre sur mon ami, est-ce quelque chose de bon ?

– Ah non ! Au contraire.

– Donc, continua Socrate, tu veux me raconter de mauvaises choses sur lui et tu n’es même pas certain qu’elles soient vraies. Tu peux, peut-être, encore passer le test, car il reste un dernier tamis, celui de l’UTILITÉ. Est-il utile que tu m’apprennes ce que mon ami aurait fait ?

– Non, pas vraiment.

– Eh bien ! dit Socrate en souriant, si ce que tu as à me dire n’est ni vrai, ni bon, ni utile, je préfère ne pas le savoir, et quant à toi, je te conseille de l’oublier…”.

Vous pouvez retrouver cette histoire sur ma page Facebook si vous souhaitez la partager. Comme d’habitude, je vous indique le lien dans la description de l’épisode.

Prendre conscience de sa responsabilité partagée

En plus de la vérité, de la bonté et de l’utilité, je souhaite évoquer avec vous la notion de responsabilité.

En tant qu’hypersensible, parfois, on ne veut pas admettre sa responsabilité. On s’imagine que c’est la faute de l’autre. Après tout, cette personne sait qu’on est très sensible. On lui a dit et répété à maintes reprises. On a essayé d’expliquer en quoi ce tempérament consistait. Pourquoi ne fait-elle pas plus attention avec nous ?

J’ai moi-même longtemps pensé cela. Au moins avec mes amis proches ou mes amoureux. À cause de toute la souffrance que j’avais subie plus jeune, je m’accordais le droit de partir en live dès le moindre désaccord. J’appelais « être franche », le fait de balancer mes quatre vérités aux autres. Sans tenir compte de leur éventuelle sensibilité à eux. En fait, il s’agit simplement d’une attitude immature. Car on peut tout à fait être sincère et honnête avec les autres sans pour autant les agresser verbalement.

J’ai un peu évolué depuis. Et je tiens à partager mes réflexions à ce sujet avec vous. Parce que c’est primordial pour être heureux avec les autres. Et peut-être que quelquefois, malgré vous, cela vous arrive de vous lâcher, de vous fâcher pour une perception que vous avez eue, une attitude ou une parole qui vous semble indélicate à votre égard.

Mais je crains que quelquefois, votre perception ne soit fausse. Vous savez, cela peut provenir de ces fameux mécanismes d’autoprotection dont on a déjà parlé. Ou encore de croyances négatives, celles que vous avez reçues via votre éducation, dans votre famille. Celles qui sont communes à notre société, notre culture. Ou encore cela peut provenir d’une relation d’attachement défaillante durant l’enfance.

Le sujet aujourd’hui n’est pas de creuser les causes de ces fausses perceptions mais d’affirmer que dans tout conflit, la responsabilité est toujours partagée.

Je dois donc vous apporter des précisions sur cette notion de responsabilité.

Votre responsabilité dans une relation est de peser vos actes et vos paroles de façon à ce que vous causiez le moins de préjudice possible.

Votre responsabilité est de réparer un préjudice causé à l’autre si vous réalisez que c’est le cas.

Vous êtes donc toujours moralement responsable dans un conflit. Vous êtes responsable de vos paroles et de vos actes. Plus précisément, vous êtes responsable de l’intention que vous mettez dans vos propos. Cette intention doit être bienveillante.

Mais vous n’êtes pas responsable de ce que l’autre comprend. Et il peut mal comprendre comme cela doit vous arriver aussi. Nous avons évoqué ça dans l’épisode précédent…

D’où la nécessité de savoir bien communiquer pour ajuster son langage à l’autre en permanence. Essayer de se faire comprendre du mieux possible, dans le calme et le respect.

La méthode infaillible pour supporter une relation toxique au travail…

Il est compliqué de ne pas se laisser emporter par le désespoir lorsque l’on se retrouve dans un environnement toxique.

Il est assez facile de fuir les personnes toxiques dans sa vie privée. Pour autant que l’on se rende compte qu’elles le sont. Et à condition d’avoir un minimum d’estime de soi.

Mais fuir les personnes toxiques dans un contexte professionnel est plus délicat. Il y a souvent une peur sous-jacente de se faire mal voir et donc de perdre son emploi.

Je vais prendre un exemple de situation. Il s’agit malheureusement d’un exemple réel. Que l’on rencontre de plus en plus dans le monde de l’entreprise aujourd’hui.

Vous travaillez dans un bureau. Vous subissez un collègue qui ne vous respecte pas, vous manipule ou pire, vous harcèle.

La première chose à faire serait bien sûr de remettre cette personne à sa place. Pour cela il faut utiliser la communication assertive. C’est-à-dire exprimer ses besoins avec fermeté mais sans agressivité.

Simplement, il y a des contextes où ce n’est pas possible. Parce que la situation dure déjà depuis un certain temps. Vous n’avez pas eu la force de résister dès le début ou vous n’avez pas su comment faire. Ou alors, cette personne toxique est un supérieur hiérarchique. Là c’est plus complexe. On reparlera de ce cas précis une prochaine fois…

Bien sûr, il y a des actions concrètes à effectuer si vous ne parvenez pas à neutraliser la personne toxique. Il faudra recourir à une « autorité » supérieure. Un hiérarchique, la médecine du travail, un représentant du personnel ou même un autre collègue.

Mais le plus urgent pour ne pas vous rendre malade, c’est de changer votre regard sur cette situation. Car vous ne pourrez pas changer la situation elle-même. Du moins, pas immédiatement. Mais en changeant votre perception, vous allez mieux vivre cette difficulté.

Gardez à l’esprit que les personnalités toxiques sont à plaindre. Car elles sont déséquilibrées et malheureuses.

Vous êtes blessée par le comportement de cette personne à votre égard ? Vous savez qu’il est injuste ?

Vos émotions sont votre meilleure arme. Si vous êtes blessée c’est parce que vous êtes en colère. Votre colère vous informe que cette personne a dépassé les limites. Elle vous prépare à réagir. Utilisez votre colère contre cette personne toxique en la transformant en mépris.

Regardez cette personne comme l’être pitoyable qu’elle est. Dépourvue d’empathie, de conscience. S’ennuyant probablement dans sa vie personnelle. Ou n’ayant pas de vie privée du tout. Elle ne mérite pas votre attention, à vous qui êtes quelqu’un de bien. Elle n’est pas digne du temps et de l’énergie que vous lui consacrez. Faite le minimum professionnel avec elle. Soyez un iceberg. Si elle s’impose dans votre espace, physiquement ou psychologiquement. Remettez-la calmement à sa place de collègue. Parlez-lui d’adulte à adulte. Elle n’est pas votre parent et vous n’êtes plus un enfant.

En transformant votre regard sur elle, vous lui ôtez tout pouvoir.

Car les personnes toxiques sentent votre gentillesse, votre sens de la responsabilité, votre professionnalisme. Des qualités qui pour elles sont des failles. Et elles s’y engouffrent avec délectation pour vous pourrir la vie.

Si vous affichez froideur ou mieux indifférence à leur égard, elles sont déstabilisées.

Pour parvenir à changer votre regard sur cette situation, il est important que vous viviez dans un environnement personnel aidant. Si votre entourage personnel ne vous soutient pas, vous aurez plus de mal à trouver les ressources en vous pour vous affirmer au travail. Prenez donc le temps de vous reposer, de vous faire plaisir, de fréquenter des amis positifs. Vous en retirerez force et sérénité.

Un job n’est qu’un job. S’il vous rend malheureux, il ne vaut rien. Tant que vous aurez la santé, vous serez en capacité de trouver un autre travail. L’inverse n’est pas vrai. Votre santé est votre bien le plus précieux. Je voudrais qu’aucun d’entre vous n’ait à le comprendre quand il sera trop tard.

Alors prenez bien soin de vous et à très bientôt.